samedi, juillet 16

R.E.M


Le sablier s’évide, puis s’éventre, plus de sommeil.

D’autres que moi ont sillonné ces sentiers, je n’invente pas le monde.

Je ne marche pas sur leurs pas, si mon passé les rattrape, le leur est révolu. Dans mon cœur, leurs papillons sont épinglés depuis longtemps. Les collectionner c’est de l’aura gaspillée. 
Les papillons brûlent à la lumière. Il a dit : que la lumière fut.

D’autres que moi ont posé leur mains sur la rondeur des rampes et battu les marches crevassées des escaliers en ruine, d’autres avaient vécu, d’autres avaient aimé.

Je ne veux pas leur ressembler, ni dans leurs erreurs, ni dans leurs splendeurs. Je veux ma faute et mon pêché.
D’autres que moi, les gens autour, leur enfer, leur paradis, leurs mots bruyants et leur non dit.

 Ces sentiers dont ils parlent, ces tortueuses routes du Sud, que le soleil broie de poussière, je les connais pour les avoir des fois maudites.

Quand on est petit, quand on est petit, le monde se résume en une dent, le pneu crevé du vélo, ou le guidon.
Et puis un jour, on devient grand.

La nostalgie vient toujours avec l’aube et parfois la mémoire trompe.

Vient la lumière qui lave la nuit de mon sommeil. Tout est pareil.

mercredi, juillet 6

Sam des Passes


Ça me dépasse !

Les klaxons sans raison, les jeans troués, les dreadlocks, les cigarettes, les bulles, les boucles en plastique coloré.


Les cinémas cassés, les barbes truquées, les appels de guerre dans la paix des prières.


Parfois c’est plus simple, la passion pour les sorbets, la pastèque, l’aiguille de ma balance, le vernis à ongles jaune...les Porsche, les hypothèques.


La bêtise me dépasse, l’ignorance, l’absence de clairvoyance, l’intelligence sélective, ou régressive, ou fictive, les débats télévisés.

Mon compatriote, ses contradictions, ses mots qui fusent au sud, et ses pas qui mènent au nord, sa perte d’horizons, de repères, de convictions.


Parfois c’est plus simple, comme la philatélie…les cafés glacés tièdes servis sans le sourire, le centre ville infesté d’immondices, les virages sans clignotants, la violence au volant, et ces feux qui ne servent plus à rien, le Tunisien est devenu daltonien…


Ça me dépasse qu’on ne comprenne pas, ni du passé, ni du présent, qu’on ne sache pas ce qui nous attend, qu’on ne saisisse plus ni le fond, ni la surface du problème.


Je suis passée de mode, parce que finalement, ses effets ne me touchent plus, je ne ris plus des mêmes blagues ni ne partage les vidéos, des chansons et des mollahs, et des mix de l’été…


Tout me dépasse parce que la terre ne tourne plus rond, ou c’est moi, ou c’est la vie…ou j’ai manqué un battement ou est-ce leurs cœurs qui ne battent plus…leurs moulins à paroles, leurs folies, leurs quatre roues, leurs mensonges et leurs serments.


Parfois c’est plus simple, comme les bonbons aux fruits, les yaourts 0% et la glace à la vanille.