lundi, janvier 31

islam is(la)m


Images terrifiantes...

Il m'a fallu du temps et beaucoup de thé vert pour retrouver mon calme et mes mots.
Des filles voilées de 2 et 3 ans pour accueillir un islamiste...

Et donc, ce monsieur Ghannouchi qui vient et qui est accueilli par des milliers de gens, dont justement ces petites filles voilées, ce monsieur qui a revendiqué il y a quelques jours que la révolution c’est lui et qu’il était l’un des protagonistes de ce changement...cet homme on l’a fait messie hier à Tunis, on l’a sanctifié, sacralisé, on l’a élevé sur un piédestal.

Si mes cauchemars avaient une essence, cette essence serait ce qui s'est passé hier à l'aéroport Tunis Carthage.

Où est l'exception tunisienne, la Tunisie était absente hier, quelque chose qui me dépasse et la dépasse est survenu, quelque chose nous vole cette révolution.
On pourra me dire que 3000 personnes ce n'est qu'une minorité, mais 3000 personnes à l'aéroport ce n'est que la partie apparente de l'iceberg.

Que s’est-il passé ? Où sont les enfants de Bourguiba ?

Je suis musulmane, je l’écris, je le crois, dans mon intime conviction et dans mon intime croyance, je ne murmure que « أشهد أن لا اله إلا الله».

Je suis musulmane mais je ne veux pas que l’état, me définisse mon islam, la religion est ma question intime, je veux garder la liberté de mon islam à moi, qu’aucun cheikh ne mette ses propos en loi.

Je veux que les gens non croyants soient libres de l’être, les hommes ne jugent pas les cœurs. Ma grande dignité serait le respect de ma foi et la foi des autres sous une même bannière. Ma dignité à moi ce ne serait pas d’abolir les bars où je ne vais pas et les clubs où je ne danse pas, ma liberté serait de coexister avec les différents de moi.

Ma grande liberté c’est de parler avec mon amie voilée des mille et une façons de voir la religion et de la pratiquer, et en parler librement, et qu’on s’échauffe et qu’on s’énerve pour en rire doucement. La religion est une question d’intime conviction et non de lois, non d’état.

Abolir une dictature pour retomber en islamisme ce serait leur prouver qu'ils ont raison, que la seule alternative à une dictature arabe est l'état religieux, et si un pays, un seul pouvait leur prouver qu'ils ont tort, et qu'une démocratie où chacun est libre de son culte et de sa parole est possible dans le monde arabe, ce pays serait la Tunisie.

Et si un seul peuple pouvait se prouver et leur prouver que la tolérance de l’autre passe par le respect et que la tolérance de l’autre est de lui accorder les mêmes libertés et les mêmes droits, ce peuple serait mon peuple à moi.

Dans mon pays, on n’aura pas de débat sur l’identité nationale, on n’aura pas de débat sur la légitimité du voile et de la mini jupe, dans mon pays à moi, les mosquées resteront ouvertes jusqu’à pas d’heures et les night clubs aussi.
Dans mon pays à moi, je ne condamnerai pas le monsieur qui penserait que sa femme ne doit pas travailler (si elle est consentante) ni la femme libérée.

Dans mon utopie tunisienne, les gens vivront librement.

Abolir une dictature pour retomber dans l’islamisme ce serait penser que l’islam ne peut se pratiquer librement, que l’islam n’admet que des palais de justice et des lois et des obligations, que la morale n’est que musulmane.

Je suis Tunisienne dans le sang, musulmane dans le cœur et française dans mes mots…et des gens sont morts pour m’offrir la liberté, je ne trahirai pas le sang, je ne trahirai pas le cœur, je ne trahirai pas le mot.

mercredi, janvier 26

Halte ! démocracie en chantier


Désenchantée fébrile, je suis les infos, encore, toujours,pas moyen d'arrêter. Si seulement le flux le voulait.

Khadafi fidèle à lui même, nos enfants toujours pas à l'école, nos rues, toujours désertes à minuit, le sud qui s'invite à la capitale, un syndicat trop politique à mon goût, un gouvernement, trop mitigé pour être provisoire...
Les gens ont-ils oublié le sens de temporaire, a-ton fait notre révolution trop vite?
Puisque nous ne sommes plus capables d'attendre notre perfection démocratique, nos sommes des bébés bruyants de la liberté, nous pleurons, crions, rions, le tout aux éclats, avons été trop silencieux dans le cocon, dans l'enclave, à trop porter le silence, nous ne le supportons plus, nos babillages sont amusants un temps, mais là, ils deviennent nuisibles, nous remplissons l'espace, consommons jusqu'à l'overdose notre nouveau statut de peuple libéré.

Je suis heureuse pourtant des balbutiements égyptiens et je sais que comme nous, ils auront leurs moments de doute, que comme nous, passé l'euphorie de l'instant, ils endosseront le fardeau du choix, la liberté est responsabilité ou ne l'est pas.

Désenchantée fébrile, désenchantée parce que j'ai l'impression que personne ne comprend l'ampleur des dégâts à trop vivre dans la léthargie du "post-jasmin".
C'est fini, on remballe, les fleurs attendront l'été et les journaux et les télés en parlent, on peut aller travailler.
personne ne comprend mais tout le monde sait que nous n'avons ni pétrole ni or ni diamants, nous n'avons que nous, magnifiques nous, libres nous, mais rien que nous !

Je comprends les doutes, je suis fébrile aussi, j'ai mes soupçons, j'ai mes terreurs, mais ma seule et unique conviction c'est qu'il faut avancer malgré tout, et savoir attendre...la patience est une vertu inespérée, rappelons-nous de Bourguiba et de la politique par étape, si nous ne tirons pas des leçons du passé, notre passé, nous n'aurions rien appris.

Désenchantée parce que je pensais trop naïve peut-être que la Tunisie serait assez mature pour la démocratie, qu'elle sauterait les étapes. A trop sur estimer, on a vite fait de désenchanter.

Fébrile parce que je garde espoir et que j'ai développé comme tous les tunisiens un don pour l'impatience.

L'avons-nous fait trop vite cette révolution ? Avons nous accouché prématurément ?

lundi, janvier 17

J'ai foi


Trop secouée pour comprendre je n’ai fait que suivre ce qui se passait sur mon écran, vidéo après vidéo, tweet après tweet, télé après télé.
Je n’avais pas compris l’étendue ni l’ampleur de la colère, je n’aurais jamais cru qu’on allait le faire enfin ! Qu’on allait renverser ce régime, qu’on allait sortir, de l’ombre à la lumière.
Je n’avais pas compris et je l’ai compris d’un coup : il est parti il est parti, le lâche s’est enfui, la Tunisie est libre, comprenez-vous ? Je l’apprends au travail entre deux ordres et un expresso, le choc, la joie, les larmes qui montent, qui chutent et que je ne sens pas.
Ma Tunisie libre ? Ma Tunisie enfin ?
Et les appels qui fusent et le monde qui félicite, les premiers titres américains, chinois et congolais qui saluent le courage, du peuple tunisien, mes gens mon pays.
Trop secouée pour comprendre, je n’ai pas saisi l’effrayant combat après. Que font tous ces gens ? Pourquoi trahissent-ils ? Pourquoi brûlent-ils ? Qui les a armés ?
Personne ne sait répondre et les rumeurs s’emballent.
De Paris, rien ne va plus, tout le monde panique pour les gens restés là bas, j’explose mon forfait, ma tête, mon sommeil, on ne dort plus. Haute trahison, je ne peux digérer qu’un tunisien tue le tunisien, brûle ses biens, les faits me donnent raison, pleins d’étrangers sont arrêtés pour complicité : des suédois ! Des suisses !
Quelque chose cloche mais quoi ?
On peut spéculer à l’infini, se méfier de nous, de l’ennemi, le chercher dans tous les visages, le chercher partout, on le trouvera pas, je le sais, le nommer serait terrifiant, moi-même, je n’ai pas envie de savoir, je ne veux pas m’horrifier, le pouvoir aliène, le pouvoir mortifie.
On est lundi, ma sœur est allée travailler, tout le monde a peur évidemment, mais tout le monde est content de retrouver la vie, de retrouver le soleil et les collègues, les embouteillages, et les cafés fumants.
On revit, maintenant j’ai compris.
Après le calme de ce matin, dans la voix de ma mère alors qu’elle faisait la queue pour avoir du pain, dans la voix de ma sœur alors qu’elle commençait sa journée de travail.
J’ai enfin compris.
Nous sommes libres, libres et heureux et on a payé le prix, ils ont payé le prix.
Maintenant j’ai compris, il fallait que ça se calme, il y a les hommes et les chiens et il fallait les chasser pour respirer enfin.
Maintenant j’ai compris, tout ira bien pour nous, nous sommes libres, amoureux de notre patrie, ce sera difficile et long mais on connaît maintenant le chemin, on l'a déblayé de nos mains
Les gens sont inquiets, je suis inquiète aussi mais j’ai espoir, l’espoir annule mes doutes.
A Sfax, les gens sont en train de nettoyer les trottoirs, de repeindre, de semer l’espoir, de dévisser les plaques salies. A Tunis la capitale se réveille, renaît de ses cendres, à Bizerte, les gens s’entraident se saluent se félicitent de survivre, dans toutes nos villes, la blancheur de la célébration et le sang des martyrs, comme sur notre drapeau se retrouvent dans les visages et les voix.
J’ai foi.

dimanche, janvier 16

Allo Tounes ?



Tout va bien ? Comment vont tes gens ? Comment vont tes hommes ? Tounes a-t-on crié victoire trop tôt pour toi ? Nettoies-tu tes cendres ? Renais-tu enfin ?

Tounes mon beau pays, ma perle méditerranéenne ta liberté chérie est aux pieds de ta porte, Tounes, tout ira bien, j’ai confiance en tes hommes, leurs images me serrent le cœur de joie, Tounes tu ne savais pas, nous ne savions pas aussi, Tounes tu agonisais, et maintenant tu revis.

Tounes ils t’attendent au tournant, ils veulent encore te noyer, ils veulent encore ta peau, ne savent-ils pas que les lions ne s’endorment qu’à demi œil ?

Allo Tunis, allo Sfax, allo Sousse ?

Donnez de vos nouvelles, dites que tout va bien, que nos tunisiens fidèles sont sortis la nuit protéger leur ville du noir inquiétant, si on pouvait seulement mettre sur leurs visages des noms.

Qui sont-ils pays ! Mon beau mon magnifique, qui sont tes ennemis ?

Que veulent-ils encore ? Que peuvent-ils encore ?

Tout ira bien demain, je vois la grandeur de tes hommes et mon cœur se serre de joie, brûlez aujourd’hui, on nettoiera les cendres…pillez aujourd’hui vous paierez demain, vous ne savez pas, que quand le tunisien rugit il ne miaulera plus…

Allo Tounes réponds !

Tes nouvelles arrivent en flot, et le cœur s’emballe ou s’arrête à ton rythme, Tounes ne t’inquiète pas, tout ira bien demain.

Allo Tounes, ici Paris, le cœur est avec toi, le sang est tout pour toi, et mes nuits aussi, et je ne dormirais Tounes que quand on chassera ton dernier ver, ton dernier vendu.

mardi, janvier 11

Lettre ouverte...


Ouverte parce que censurée, déchiquetée, de peur de rage à en trembler.

Ceci est une lettre ouverte au gouvernement, vous qui lisez tout, contrôlez tout, devinez nos souffles, prédisez le dernier, ayez pitié des gens dans la rue.

Je suis sur un blog, je me sens protégée par un écran, je n’affronte pas le mal, je médis de lui. Je me sens épargnée…mais, les autres eux, ils ont ma colère mais n’ont pas de mots, ils ont ma colère et mon sang, ils ont l’amour de mon pays et ils sont sortis, ayez pitié d’eux.

Tout le monde est un « fils de », chaque personne est irremplaçable en somme, qu’ils les appellent terroristes, laissez-moi les appeler héros. Qu’ils les appellent ennemis de la Tunisie, ces gens morts même par erreur ont libéré les cris, ont libéré mes cris.

Ayez pitié de ce peuple, il s’est tu trop longtemps, il a mal et il souffre. Il ne s’est jamais plaint, ni des prix, ni des lions dans vos villas, ni des policiers corrompus, on a souri pour le monde, on a montré tous nos dents, et si nous pleurons, si nous pleurons aujourd’hui c’est qu’il y a bien une raison.

Je voudrais le dire au monde, nous sommes les gardiens de la paix, 10 millions de Ghandi qui ne faisaient que vivoter.

Si en ce jour, nous gémissons, si en ce jour nous brûlons c’est que quelque chose déborde, c’est qu’on a franchi une ligne.

Au lieu de nous offrir des mirages, au lieu de menacer, au lieu de nous redresser comme des impies, ne fallait-il pas combattre le mal, le vrai, pas nous, vous vous trompez de cible, pas nous…les voleurs, les vers de terre, les parasites, nos princes sans monarchie.

Ceci est une lettre ouverte, ouverte parce que tunisienne, pacifique et fatiguée…ceci est une lettre aux mots épuisés.

Nous ne sommes pas les autres, nous ne nous enorgueillissons pas de nos morts, nous ne les voulons pas, les avons jamais voulu. Mais faut-il du sang pour comprendre que nous avons durant des années, élevé des meurtriers, parmi nous courant les rues, prononçant des serments, « nous vous protégions hier, nous vous tuerons aujourd’hui».

Je ne veux pas comprendre pourquoi, je ne veux rien savoir sur la hiérarchie, je veux la vérité, une fois, une seule fois nue et qu’on vienne nous la dire sur fond violet, sur fond rouge, sans arrière plan, pourvu qu’on la dise.

Mes mots sont tristes et résignés, je n’ai jamais eu l’âme guerrière et je ne l’aurais sans doute jamais, mais j’ai envie de sincérité, j’ai envie d’aveux, j’ai envie d’honorer la mémoire des martyrs.

Nous avons tous grandi avec l’envie de sourire...mais nous ne pouvons plus continuer, on ne ferait que grimacer.

Ceci est une lettre franche cependant, vous pouvez les tuer tous, nous terroriser, vous avez sûrement le pouvoir de me réduire en silence, de nous réduire en cendres, mais ce serait gouverner le néant, vous auriez perdu les gens, et vous n’aviez que les gens.
On serait un pays de fantômes, on serait un pays de zombies, si c’est ce que vous voulez continuez à nous mentir, à les abattre.

Lettre ouverte vers le néant, vers l’inconnu, vers ce futur tout en gris, lettre ouverte pour qu’on la lise, qu’on la détruise, mais qu’on m’entende, qu’on les entende.

Je viens d’un pays de soleil, de l’olive et de la datte, je viens du pays de Didon et d’Ibn Khaldoun, pays des remparts et du plus grand Colisée. Je viens des côtes dorées, de la mer azur…

Je suis Tunisienne, comprenez-vous, je n’ai que ça, et ça, personne ne me le prendra.

mercredi, janvier 5

J'accuse


J’accuse les rois d’oublier qu’ils ne font que passer et que si le présent est amnésique, l’histoire ne pardonne jamais…

J’accuse leurs boîtes à chiffres de payer les champagnes et les yachts et j’accuse le chômage officiel de grignoter ses numéros.

Je nous accuse, nous marionnettes pas si manipulables qu’ils ne veulent nous faire croire…je nous accuse de silence, je nous accuse de faux dépit, de fausse colère…
J’accuse les caisses d’être non hermétiques et le temps pas assez clément…

J’accuse nos prisons d’être des Guantanamo sans combinaison orange et nos rues d’être des vitrines gratuites que les affiches dénudent et prostituent…

Je nous accuse de silence et de haute trahison…ce pays, ce pays qui n’a que nous…est une courtisane tout de pourpre vêtue. Ce pays qui ne peut plus compter sur ses dirigeants, sur ces ministres vendus…

Je les accuse, leurs excellences, leurs majestés de crime d’intrusion, de mettre devant la médiocrité des noms grandiloquents, de vouloir faire évoluer les cons et de séquestrer le génie.

Pays de files ininterrompues, pays de l’attente, de l’omerta, pays des faux semblant et des médias vendus et sans prétention…je nous accuse de laisser mourir la Tunisie, et je les accuse de ne pas aimer la terre qui les a nourris, les gens qui les ont fait grandir, je les accuse de souiller la mémoire de leurs aïeuls et de leurs tombes oubliés, je les accuse de profaner le palmier et de profaner l’olivier, de trahir nos cigales et les montagnes du nord…de vendre nos sables et nos tempêtes, de ne pas aimer l’histoire dans les pierres éparses, d’avoir aimer plus, les villas sans goût aux ruines qui nous disaient grands et qui leur rappellent leurs ignominie.

J’accuse !

J’accuse ces temps quand les mots ne portent plus, quand des « Chebbi » qu’on passe sous silence meurent mille fois en prison, j’accuse ces temps d’avoir besoin de flammes pour réveiller nos âmes, j’accuse la rue de dormir sur sa faim, sur sa vengeance non consommée.

Je m’accuse, je nous accuse de lâcheté.

J’accuse de mensonge ces présentatrices sans principes et sans conscience qui viennent débiter leurs âneries devant des téléspectateurs qui n’y croient plus. Je nous accuse de les laisser parler des autres alors que nos criminels sont libres d’agir, nos murs tombent sur les innocents sans rugir, notre sang s’écoule lentement derrière les dents et les ongles et dans la pourriture des oueds réveillés.

J’accuse, citoyenne aussi impuissante que les saules de la route, et les candélabres des ruelles, les milles visages du pouvoir de se dédoubler sans fins…

J’accuse ce monde de ne pas voir derrière le bleu de nos plages, et le silence de ne pas porter des murmures.
Et je condamne le sang violet et le sang rouge et les sons qui perdurent…

Monsieur le président, votre altesse sans couronne ni sang bleu, je vous condamne de crime de silence, je vous condamne de crimes à outrance, vers ce pauvre peuple qui vous a aimé, ces gens massés sur votre passage qui scandaient votre nom, vous venez de les perdre monsieur le président, aucune mère ne viendrait vous saluer, elles sont en deuil, pour les fils brûlés, aucun homme ne viendra frôler vos mains, elle porte le sang de la jeunesse perdue.

Monsieur le président, il aurait fallu…

Quoi au juste, comme d’autres ont brûlé leurs corps, vous venez de brûler vos ponts, aucun retour possible, vous avez perdu l’amour, consolez-vous de votre trône.

Il aurait fallu gouverner de force sans voler au moins, sans laisser faire, sans couper les vivres ni fermer les yeux des gens malheureux.

Monsieur le président, je vous accuse vous, parce que vous l’avez voulu, vous portez sur vos épaules tout ce pays, ses ratés, son génie, vous en faites ce que vous voulez, je vous aurez félicité pour le bien, je vous accuse maintenant pour le crime que vous perpétrez.

Monsieur le président, osez quitter la table avant que vos convives ne la renversent avec ses mets périmés. osez aimer une fois ce pays et en l'aimant, vous aimer moins, et ce faisant, le quitter..