Je n’en peux plus de l’hypocrisie, je n’en peux plus de leur diplomaties, leurs Ferrero Rocher et
queues de pie. Ils se foutent des gens, ils se marrent des déportés, des
réfugiés, des sans abris et des affamés ; dans leurs hautes sphères, leurs tours
d’ivoire, leur hémicycles en marbre noir…
Un état palestinien ? Faut-il
encore poser la question ? Un état ! rien que ça ! Donnez-leur un nom, une
putain* de chaise dans votre table ronde ! Rien que ça ! Donnez-leur une
frontière, un gentilé, un nombre ambulant de population, que les réfugiés
puissent se dire : « un jour je reviendrai ».
Que les mères puissent enterrer
leurs fils, qu’on arrête de les trimballer.
Comme les arbres de leurs terres,
ces gens sont de là-bas.
Comme les arbres, ils plongent leurs racines aussi
loin qu’ils le peuvent.
Comme les arbres là-bas, ils s’entêtent
à vivre mille ans...
Leurs cimetières sont mouvants, comme les ruines qu'on leur laisse.
Donnez-leur un état, ce n’est pas
une faveur dans le palais des sultans, ce n’est pas une friandise qu’on refuse
à un cheval aux dents gâtés,
c’est le droit à la nationalité inscrit dans leurs registres depuis 300 ans, le
droit à la terre, le droit au soleil…
Qu’une fois, ils aient le courage...qu’ils aient l’honnêteté de redonner un
chiffon au pauvre qu’ils ont détroussé, la peau de taureau de Didon.
Si je pouvais leur ôter l’air
des poumons, qu’ils sachent ce que c’est que de vivre en asphyxie, en apnée de
la patrie.
Et quand tout un peuple clame son
droit à l’identité, eux, ils reportent, atermoient et rentrent pour dîner.
Je n’en peux plus de leurs
bêtises, je n’en peux plus de leurs serments, de leurs promesses à la Q10, de
leurs costumes à trois boutons.
Donnez-leur un nom,
une patrie, un drapeau et une vie.