jeudi, février 26

allo...maman ?


Maman, 23 ans déjà depuis que de tes entrailles, je suis sortie et depuis…
J’ai appris à marcher et j’ai appris à courir, vous m’aviez appris à m’éloigner …toujours à m’éloigner, j’ai un jour pris le bus, puis, j’ai pris la voiture, j’ai pris même l’avion et on a quitté la maison, mais je reviens toujours là où le souvenir est fort…là où on sèche jusqu’à mes larmes de tort.
Maman, j’ai appris à frôler les bulles, ils sont bêtes ces gens que je vois dans la foule, ils pensent aux calories de leurs sandwich graisseux et à quelque kilomètres, ils sont encore nombreux, à agoniser de faim…ils sont bêtes ces gens qui achètent des bijoux à leurs chiens, et qui devant la misère disent : « j’ai rien »…
Maman tu m’as appris que la vie est rose et que cendrillon épouse toujours le Prince et que les belles mamans finissent par mourir de rage et de crainte…je combats chaque jour pour une parcelle de rêve dans le gris de la ville, je combats toujours pour m’arracher à la tristesse de ces cendrillons sans prince…où est passé le rose ? Où est passée la prose ?
Maman, pourquoi faut-il si peu de temps pour apprendre et autant pour oublier ? Je me lève toujours maman avec le sourire aux lèvres et je bois encore du lait même si je le mélange maintenant, avec du café, je fais mes devoirs, j’essaie de ne pas tarder le soir, je me pardonne des erreurs que les autres ne veulent pas pardonner, je ne mets jamais des jeans troués…et Pourtant …
Ils sont nombreux à ne plus y croire. Sont-ils bêtes maman de ne pas croire en dieu ? Sont-ils bêtes de penser que tout a commencé dans un étang d’eau tiède ? Sont-ils bêtes de croire que l’homme s’est crée ?
Ces gens que je croise dans la foule n’ont pas de visages maman, je sème des sourires dans le vent, elle est passée où ma ville, là où on connaissait ton nom ?
Ces murs qui dorénavant m’entourent n’auront pas de passé, leur toucher est se remplir de leur froid et de leur silence, des tombes sans nom. Cette jolie chambre que j’ai, orange et chaude, n’est qu’une parodie, une alternative, une drogue d’esthétisme face à la nostalgie. Il est où mon lit à dorures ? Ma niche surchargée ?
Maman, j’ai cherché le bonheur là où je pensais le trouver, mais il s’est dérobé, ai-je tort maman de ne pas être heureuse ? J’ai ma vie, mes amis, et tout va bien, ai-je tort de ne pas sourire assez ? De chercher un sens ? De chercher un rêve ? Maman, je veux retrouver un soir un instant, le doux souvenir du cocon, le noir réconfortant…
Où sont passés nos orangers maman ? Où sont passés les oiseaux ? La cigale ? Où est passée ma robe blanche à pois ? Où est passé papa ?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

tellement profond qu'après la lecture on s'essouffle avant d'atteindre de nouveau la surface
tbarkallah pour le style et la manière d'exposer l'idée (mouch ken pour cette note)
rabbi m3ak (el théléth dima met5affi)

24Faubourg a dit…

très belle note bravo :)

TunisiaMum a dit…

Une merveilleuse façon de fêter ton anniversaire...
TM revient dans la sphère de blogspot....
Merci aussi de rendre hommage aux mamans...

Et bonjour, Mima :)

Mima a dit…

TM enfin la ! je suis contente de ton retour...j'espere que le bébé va bien :-)

TunisiaMum a dit…

Hello mima,
oui, TM revient en forme avec des nouvelles notes et des photos du bébé.
y en a sur le blog de TM et également ici : www.salwa.blog.bebevallee.com

Bisous ma belle...

Pourquoi tant d'absence??

Mima a dit…

je prepare mon memoire en ce moment donc, je suis absente de partout sauf de mon bureau...je reviendrai en juillet :-)