Que nous arrive-t-il enfin ?
On est un 11, une dixième fois,
sur les télés ça tourne en boucle, les 120 minutes qui ont scellé nos destins.
8000
Afghans morts pour venger 3000 New-yorkais.
Le sang Américain n'a pas de prix, et pour le reste, il y a MasterCard®.
Un dictateur sous un puits de
pétrole à l’autre bout du monde qui menace leurs têtes blondes, et on abat des
milliers d’irakiens.
« Ces gens » jettent la
bouffe dans l’océan et se nourrissent paraît-il de pétrole, des oléo-vampires,
des faiseurs de martyrs.
Partout où leur argent sale les
mène, le paysage est désolant, les oliviers de Palestine sous leurs décombres,
les sublimissimes palmiers de Samourra à jamais morts.
Des arracheurs d’arbres et de
rêves...Leur catastrophe passe en boucle. Sur les télés, leur angoisse était
réelle je sais, la poussière et sa nuit, deux trous dans leur cité gratte-ciel…
Mais tous les jours, ils oublient
de montrer la terreur brune des afghans, le sang épais des blessés qu’ils font…
Leur panique est historique,
celle des autres est quotidienne, et le sang ailleurs est moins rouge ou plus
gris, le sang américain, lui n’a pas de prix.
On a violé leur air une fois,
une matinée de ciel bleu. Une fois ! Ils ont connu ce qu’est l’invasion, ce qu’est
l’intrusion…une fois ! On a profané leur sainte intégrité…et chaque jour, leurs
hommes en vert sillonnent les déserts gorgés d’ors, et narguent les hommes et
narguent les morts.
Il y a de ces femmes qui meurent, il y a de ces enfants qu’aucune télé ne filme, des regards qui s’éteignent et dont on ne saurait plus jamais ce qu’ils cachaient, si bien, si mal, si loin.
Même les écrans suivent l’aimant,
même la cathode oublie, et la misère, elle, a un prix.
2 commentaires:
Joli coup de cœur...
Je suis d'accord avec toi , tu as tout dit !!!!
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