mercredi, février 27

je jeune, tu jeunes, ils sont jeunes....


on va me taxer de paradoxale, mais je suis une personne qui aime les justes milieux, et je condamne encore, je condamne tout ce qui, à mes yeux est faux, ou faussé, imposé ou importé...je suis une jeune de 22 ans, je vis ma vie, j'ai des buts, je crie, je ris, et je m'insurge...
je suis une jeune tunisienne, n'ayant jamais aspiré à abandonner sa peau ou son nom, n'ayant jamais cessé un jour de croire dans ce pays ensorcelant...j'avais écrit et j'avais dit que j'ai peur pour ce pays, aujourd'hui encore, cette peur est là et change de nom et change de sens.
je vais tous les matins à cette école que j'ai rêvée toute ma vie d'enfant, j'y vais, je vois, j'ausculte ces gens qui suivent ce même chemin, je sors parfois dans nos avenues, dans nos cafés et du balcon, je contemple dès l'aube les voitures zigzaguantes et j'essaie de donner un nom à ce mal qui ronge ces jeunes...en quel nom, en quel non ??
je ne veux pas juger ces autres ni faire endosser le crime à ces parents qui dorment quand leurs enfants saouls tuent des gens innocents sur les routes de retour...
je me pose des questions...et mes points d'interrogation ne se dissipent pas à l'aube, dans l'insomnie des nuits d'été quand la route de la Marsa ne désemplit pas...
où allons-nous, qui sont les coupables, tant de pourquoi et de comment, dans tous les sens, et je n'ai pas de réponse...
nos parents à mon âge peuplaient leurs nuits de rêves fous, de construire ce pays, de le conduire, de le mener, de le nourrir et de l'alphabétiser, nous sommes une génération qui n'a jamais combattu pour apprendre, qui n'a pas connu la faim, ou alors rarement, une génération à qui tout est arrivé facilement. génération parabole qui a appris l'italien bien avant l'arabe, qui a toujours porté le jean mais jamais une djellaba...tout ceci n'a pas de sens, ce qui importe au fond, c'est l'absence même de sens à une vie, l'absence de but, d'ambition, l'absence de ce feu brûlant qui voudrait tout changer, tout faire avancer...nos jeunes et je les côtoie, ne pensent qu'à leurs prochaines soirées, aux filles qui danseront sur le comptoir, aux bouteilles débouchées, nos jeunes ont depuis longtemps perdu l'espoir, ils croient qu'on ne peut plus changer les choses, que tout est dit, que tout est fait...
il m'arrive de penser pendant ces nuits d'insomnie au futur de nos enfants, où les élever ? comment les protéger de l'agression du net, comment les protéger de la débauche, comment faire d'eux, des tunisiens, lorsqu'ils vivent en terre étrangère, comment leur interdire ces coutumes qui s'instaurent et qu'on ignore?
tous ces opiums de silence, ces pertes aux milieux des foules, ces stroboscopes qui aveuglent, ces mensonges, les gueules de bois, la voiture éraflée, l'odeur âcre des alcools et des fumées, n'auront servi à rien le jour où on demandera à ces jeunes insouciants de dessiner leur horizon, le jour où ils auront à élever leurs enfants, quand il leur sera dit, qu'ils vont construire ce pays.

7 commentaires:

TunisiaMum a dit…

En lisant ces lignes, je me retrouve quelques années en arrière...
Pourtant, je suis de 85, comme toi à ce que j'ai compris ;)
C'est drôle, mais j'ai vraiment l'impression de retourner au lycée... Où j'étais certes, débauchée, mais pas vraiment attirée ni par l'alcool, ni par les boîte... Par d'autre choses, c'est sûr...
Et j'ai souvent l'impression, les fois où je vais sur Tunis, que beaucoup de jeunes se comportent comme les gens là-bas... Encore une fois... Suivre l'exemple des occidentaux...
Pour en arriver où? Au suicide? Au meurtre? A renier ses parents?
Je pense qu'on doit faire attention à qui on prend comme ami...
Heureusement, y a des "jeunes" qui gardent la tête sur les épaules...
Ils méritent qu'on les honore.

Petit HS : Tu fais quoi comme étude?

Sami III a dit…

Cette note est beaucoup plus proche de la réalité que la précédente
Moi je crois qu'avant de réfléchir sur comment corriger les enfants des autres, il faut nous corriger nous même, si on ne donne pas l'exemple, nos enfants ne nous écouteront pas...

TunisiaMum a dit…

Sami
Non seulement nous corriger nous même... Et apprendre à élever nos enfants autrement que de la manière dont nous avons été élevés ;)... pour la plupart...

Mima a dit…

TM
je fais architecture.

Mima a dit…

je suis tout a fait d'accord, les parents conditionnent vraiment leurs enfants, c'est vrai que l'entourage le fait aussi, mais tout se joue avant 6 ans ! il est de plus en plus difficile de trouver le coupable, les parents, l'ecole, les amis, le college, le lycée, la rue ! ce qui est plus grave que l'insouciance des parents, c'est leur ignorance des faits de leurs enfants. le mensonge et la dissimulation creusent de plus en plus le fossé qui sépare les générations.

TunisiaMum a dit…

Super les études d'architecture!!!!

Je ne sais pas si TOUT se joue avant 6 ans, beaucoup de choses, certes... La majorité surement...
Qui est responsable?
Tous.
Mais les parents surtout. Ce sont tout de même eux, les premiers qui vivent avec leurs progénitures... Un enfant "bien" élevé... disons, décemment, sans violence (héhé, je prêche pour ma "chapelle"), dans le respect et AVEC le respect de lui-même, de sa famille, des autres... C'est quand même aux parents, et je pense, plus particuliérement à la mère (mais le père doit être aussi impliqué, je ne le nie pas).
Un enfant qui aura été élevé dans le respect de lui-même, ne cherchera surement pas à se détruire par des moyens extérieurs.
Un enfant qui a été écouté, entendu, aimé et qu'il sait qu'il est aimé pour lui-même, pour son caractère en entier... Pourquoi entrerait-il en conflit avec ses parents?
Ces jeunes qui se détruisent... n'ont ils pas qqs choses à prouver au monde qui les entourent?????
Surement........

Mohamed S a dit…

no comment mima, t'as tout dit